Les structures régionales de l’Economie sociale et solidaire de Bourgogne et Franche-Comté sont désormais réunies au sein du collectif Le Générateur. Elles ont développé des solutions qui s’adressent aux collectivités. Elles leur proposent d’analyser les besoins du territoire pour construire avec elles un projet concret, avant de le confier à des acteurs de terrain.

ENTRETIEN 

Fabrice Pénasse, directeur du PESAD à Dijon : « Faire émerger les projets de proximité en gestation »

Experte de l’entreprenariat social et solidaire, la structure dijonnaise accompagne aussi les collectivités. Elle a opéré un renouvellement de ses équipes et de ses missions.

Que propose exactement le Pôle d’Economie Solidaire de l’agglomération dijonnaise (PESAD) aux collectivités territoriales ?

Nous avons fait le constat que bien souvent des projets sont en gestation dans les collectivités, du maraîchage bio, des services de proximité et de solidarités locale par exemple. Mais ils ont du mal à se concrétiser. Nous proposons de franchir trois étapes pour passer de l’idée au projet.

La première étape comprend la réalisation d’un diagnostic territorial opérationnel pour identifier les besoins, en concertant avec les acteurs du territoire. Puis on passe à la formalisation de l’idée en un projet concret. Enfin, nous cherchons un porteur local du projet.

Nous avons proposé à la ville de Chenôve, dont nous sommes partenaires depuis plusieurs années, de l’accompagner sur un projet qui pourrait démarrer en novembre et s’étalera sur 3 ans. Et nous entendons bien nous développer sur d’autres territoires.

Quel a été l’élément déclencheur de cette évolution vers l’accompagnement des collectivités ?

Sollicité par la Région Bourgogne-Franche-Comté (BFC), le Pôle a rendu une réponse pour accompagner les collectivités publiques. Notre avons répondu collectivement, avec les membres de notre regroupement de structures bourguignonnes, le GRAIS (Groupement d’accompagnement à l’innovation sociale) et des acteurs franc-comtois, tous réunis dans Le Générateur (voir focus plus loin).

Les collectivités concernées peuvent être des communes, des communautés de communes ou encore des Pays intéressés à la création d’activités sur leurs territoires, en rural comme en urbain.

LECTURE MULTI SECTORIELLE DES PROBLÉMATIQUES

Quels sont les éléments qui assoient votre légitimité pour intervenir au côté des collectivités ?

D’abord notre expérience dans l’accompagnement à la création d’activités. Et notre lecture de l’entreprenariat spécifique au secteur de l’ESS, qui représente 12 % de l’emploi salarié en Côte-d’Or.

Nous avons aussi fait évoluer notre équipe pour répondre à l’évolution de notre métier vers le développement territorial.

Ses membres (master en gestion des structures de l’ESS, docteur en histoire et aménagement des espaces, master Acterra  action publique pour le développement durable des territoires, etc.), ont les capacités à analyser un territoire, à produire une lecture multisectorielle des problématiques, économique, politique, sociale, territoriale.

Et puis nous avons en commun avec les collectivités une vision de l’économie au service de la cohésion sociale, du développement des solidarités locales et de la défense de l’intérêt général.

INVESTIR LE TERRAIN

Comment se dessine l’avenir du Pôle, après les changements intervenus depuis 2016 ?

L’équipe des chargés d’accompagnement a été renouvelée, je suis moi-même arrivé en 2017. Le conseil d’administration a été renouvelé entièrement en 2015, avec des entrepreneurs que le pôle a accompagnés.

L’équipe bénévole s’appuie sur une douzaine de personnes avec des compétences, notamment des étudiants très intéressés par l’ESS, un enseignant chercheur, une juriste. Tous ensemble nous allons écrire le projet 2018-2020 et ses orientations.

Dès mon arrivée, j’ai aussi souhaité sortir d’un certain isolement pour développer des partenariats, nous faire connaitre des prescripteurs, créer un réseau. J’ai déjà rencontré la Chambre régionale de l’ESS, Pôle Emploi, le Pôle d’entreprises créative La Coursive Boutaric, ou encore la maison de l’emploi et de la formation Créativ’21.

Nous pouvons aussi mieux investir le rural, où nous sommes insuffisamment sollicités. Et mieux faire connaitre notre offre territoriale : le DLA de Côte-d’Or (accompagnement des associations) pour lequel nous sommes reconduits pour 3 ans, mais aussi l’accompagnement à la création d’activités et l’accompagnement au territoire. Nous devons aller sur les salons associatifs et à la rencontre des élus et des techniciens des collectivités.

La Région nous soutient également à travers  le GRAIS et  pour 3 ans sur le dispositif Puls’Actions d’aide aux porteurs de projets. Une enveloppe de 50.000 euros qui, ajoutée au financement du DLA, assure notre pérennité et structure notre travail pour les 3 ans à venir.

FOCUS

Le Générateur : un appel à candidatures pour la Grande Région

Créé en Franche-Comté et élargi à la Bourgogne, Le Générateur regroupe les structures régionales de l’ESS à même d’accompagner les collectivités. Son troisième appel à candidatures a reçu une dizaine de dossiers de collectivités, dont celui de la Ville de Chenôve dans l’agglomération dijonnaise.

« L’objectif du générateur est de faire émerger des projets en partant des besoins et ressources du territoire. C’est une démarche inversée par rapport à la démarche classique d’accompagnement, puisqu’il s’agit d’accompagner d’abord la collectivité plutôt que les porteurs de projets », résume Anne-Marie Bailly, responsable d’Emergence chez Franche-Comté Active et coordonnateur du Générateur. Outre Emergence,  font partie du collectif le Clus’Ter Jura, Go Up et les membres du GRAIS : Active (71), la FDFR89 et le PESAD (21).  L’appel à projets prévoit que les collectivités – communes de plus de 10.000 habitants, les intercommunalités, Pays –  se portent volontaires pour se lancer dans la démarche. Une petite dizaine – dont Chenôve – a postulé à ce 3ème appel  à candidatures, le 2ème pour la grande région. Les thématiques tournent autour de l’agroalimentaire, de la structuration de filières, du maraichage, de la valorisation des savoir-faire locaux, des circuits courts ou encore du tourisme. « Les trois-quarts des projets émergent de collectivités rurales », précise Anne-Marie Bailly, « et ont le plus souvent pour objectif de réimplanter de l’emploi et de l’activité localement. En partant du territoire, ce travail crée des dynamiques et des regards croisés qui enrichissent les projets ». A Chenôve, qui  a déposé sa candidature, la Ville n’a pas voulu choisir de thématique pour « se laisser la plus grande liberté possible pour faire émerger les besoins non satisfaits et les projets ».

Cliquez pour voir l’article publié dans Le Journal du Palais de Bourgogne-Franche-Comté (n°4572 – 16-22 octobre 2017).

Légende photo : De gauche à droite à l’arrière-plan, Vincent Walter, Malika Durieux et Franck Dubois, chargés d’accompagnement. Premier plan : Audrey Badet, assistante en charge de la communication et Fabrice Penasse, directeur.

 

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