La table ronde, organisée le 29 mai à DIjon par le Mouves régional, a démontré par des exemples concrets comment la Tech, mise au service de l’intérêt général, peut contribuer à l’équilibre sociétal.

Article paru dans les colonnes du Journal du Palais de Bourgogne-Franche-Comté en juin 2018. Voir le PDF

Belle ambition que celle de démontrer que les technologies numériques  peuvent apporter des solutions aux problématiques sociales que sont les inégalités ou les difficultés à s’insérer dans la société par le travail.

Après une introduction sur le projet de Smart City On Dijon assurée par Denis Hameau, élu de la Métropole, le Mouves BFC a réuni cinq entrepreneurs sociaux régionaux venus apporter leurs témoignages et tracer les interactions possibles entre les deux logiques.

Toutes, comme la souligné Frédéric Bardeau, fondateur de Simplon.co, « ont un pied dans l’économie sociale et solidaire et l’autre dans la Tech », qui leur apporte outils et solutions. Il en va ainsi de Simplon.co qui a déployé 43 écoles du numérique et forme 1.000 personnes par an.

 Nous utilisons la transformation numérique pour aller chercher les publics les plus éloignés de l’emploi – à 60 % des jeunes en rupture scolaire, des seniors, des personnes handicapées, des réfugiés – et leur proposer des formations en zones rurales, dans les quartiers défavorisés », précise son fondateur.

OFFRIR DE NOUVELLES CHANCES

Sept mois de formation au numérique sur  « des métiers dont les entreprises ont besoin » – développeur, e-commerce, Data, Intelligence artificielle, internet des objets – et  un emploi à la clé « pour 80 % des stagiaires dans les 6 mois ».

Exemple assez proche avec Fabrik@web, installé dans un quartier difficile de Besançon et qui enseigne le numérique aux enfants. « Nous  les formons pour qu’il passe de consommateurs à acteurs du numérique », explique Azouz ManaÏ, co fondateur.

L’ambition est aussi de leur fournir des cartouches  pour l’avenir et qu’ils puissent faire du numérique leur métier. Pour aller plus loin, Fabrik@web prépare aussi les adultes au métier de référent numérique en entreprise.

Labellisée Grande Ecole du numérique, la formation est accessible sans diplôme et débouche sur un titre professionnel de niveau III.  Même ambition du côté du Fablab dijonnais Kelle Fabrik. Labellisé Fablab solidaire par la fondation Orange, il a accueilli des jeunes de la mission locale.

RAMENER VERS L’EMPLOI

Hugo Marlien est quant à lui directeur de l’entreprise d’insertion Sens Pratique. Cette plateforme de conciergerie solidaire dijonnaise forme des personnes éloignées de l’emploi et utilise des prestataires locaux, créant ainsi  « des circuits vertueux ». Catfish Tomei a pour sa part fondé MythMakers, un réseau social pour œuvrer collectivement  à la réalisation de projets économiques solidaires, en somme « fédérer cette énergie collective des réseaux sociaux pour la transformer en un réseau d’entraide, de compétences et de projets ». Outre la plateforme numérique, MythMakers a lancé en février un évènement, le Power Angels, pour accélérer la dynamique : « 20 projets ont donné lieu, lors d’un weekend,  à 4.000 heures de travail collaboratif ». Pourtant tout cela ne va pas forcément de soi, et la Tech for Good (technologies au service de l’intérêt général) reste un territoire largement inexploré. Le constat a poussé Frédéric Bardeau à lancer Fest, France Eco Social Tech, avec l’ambition « de créer une maison commune pour parler modèles économiques, juridiques, financements » aux porteurs de projets  partageant les valeurs de l’Economie sociale et solidaire.